Elle s’appelle Gliese 163c et c’est la nouvelle superterre dans la zone d’habitabilité, découverte par les astronomes de l’Eso avec le spectrographe Harps. Comme on pouvait s’y attendre, elle boucle son orbite autour d’une naine rouge. Mais si la vie existe peut-être à sa surface, elle n’est probablement pas une bonne cible pour les tentatives de communication avec une intelligence extraterrestre...
On vient d’apprendre qu’un groupe d’astronomes français et suisse vient d’ajouter une candidate de plus à la liste des exoplanètes potentiellement habitables. Elles sont désormais au nombre de 6. La dernière est une « superterre » et son nom est Gliese 163c. Elle a été découverte à l’aide du High Accuracy Radial velocity Planet Searcher (Harps), le célèbre spectrographe équipant le télescope de 3,6 mètres de l'observatoire de La Silla et destiné à la recherche d'exoplanètes par la méthode des vitesses radiales.
S’ils étaient encore parmi nous, peut-être retrouverait-on Gliese 163c au détour d’un des romans de Carl Sagan ou d'Arthur Clarke. La superterre n’est en effet qu’ à 50 années-lumière de la Terre et on peut observer la naine rouge autour de laquelle elle boucle son orbite en presque 26 jours dans la constellation de la Dorade. Visible dans l'hémisphère sud, cette constellation est associée au Grand Nuage de Magellan. Rappelons que la dénomination de Gliese fait référence au catalogue Gliese (du nom de Wilhelm Gliese) qui tente de lister toutes les étoiles en deçà de 25 parsecs de la Terre, soit moins de 100 années-lumière.
Gliese 163c, une exoplanète intéressante pour l'exobiologie
Cette exoplanète pourrait donc être une cible pour une mission d’exploration robotisée du début du XXIIe siècle dans le genre de celle nommée Daedalus, étudiée il y a quelques décennies par les membres de la British Interplanetary Society (BIS).
La BIS a été fondée en 1933 et c’est la plus ancienne association dont l'objet est exclusivement la promotion de l'astronautique et de la conquête de l'espace. C’est en 1978 que certains de ses membres ont publié des études portant sur la faisabilité d'une sonde interstellaire qui serait lancée en direction de l'étoile de Barnard. Le vaisseau spatial Daedalus utiliserait une propulsion nucléaire pulsée basée sur la fusion de pastilles de deutérium et d'hélium-3. Une telle motorisation permettrait d’atteindre une vitesse de 12 % de la vitesse de la lumière.
Selon les estimations des chercheurs, Gliese 163c aurait une masse égale à au moins 6,9 fois celle de la Terre et un rayon compris entre 1,8 et 2,4 fois celui de notre planète. On ne sait donc pas très bien si sa composition est dominée par des roches ou de l’eau. Si cette dernière hypothèse était la bonne, on serait en présence d’un autre exemple de planète océan, comme 55 Cancri e.
Toutefois, la température de surface de Gliese 163c doit être bien moins élevée que celle de 55 Cancri e. Orbitant en 26 jours autour d’une naine rouge, elle ne reçoit que 40 % d’énergie lumineuse de plus que la Terre de son soleil (par comparaison, cette valeur est de 90 % dans le cas de Vénus). Si son atmosphère est similaire à celle de la Terre, sa température moyenne serait d’environ 60 °C. C’est trop pour des organismes complexes similaires à ceux connus sur notre planète mais cela reste acceptable pour certains des extrêmophiles microbiens vivant sur Terre.
Gliese 163c n’est probablement pas une bonne cible pour des écoutes radio effectuées par des membres du programme Seti mais elle pourrait être fascinante et insolite pour des exobiologistes, à moins qu’un effet de serre mortel n’ait fait de l’exoplanète un enfer ressemblant à celui de Vénus.
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