Grotte "Imi Nifri" Demna |
Le Maroc est pour la spéléologie un terrain particulièrement favorable, eu égard à l’importance des affleurements de formation calcaire s’étendant sur une superficie de cent mille Km2, et par la portée considérable des réseaux karstiques qu’elles renferment. Il s’agit donc d’une richesse scientifique, économique, écologique, touristique et sportive.
D’ailleurs, et loin d’être exhaustif, il nous a fallu une vingtaine d’années de travaux axés sur la recherche et l’exploration des sites spéléologiques, pour vulgariser cette discipline qui présente plusieurs intérêts, dont les plus manifestes sont : la protection et la sauvegarde du patrimoine naturel du pays
Répartition des cavités.
En l’absence d’une exploration exhaustive, une classification par densité de grottes par région et par importance de ce phénomène géologique se ferait comme ci après :
La province de Taza et principalement toute sa vaste zone Sud comprenant plus de deux cent cavités dont les plus importantes sur le plan spéléologique.
La région de Beni Mellal-Azilal avec autant de cavités mais de moindre importance spéléo, par rapport à la précédente, sur le plan national et continental.
La région de CHEFCHAOUEN, en troisième position avec une centaine de cavités, mais avec le gouffre le plus important et l’un des plus profond d’Afrique.
La région d’Agadir avec sa grotte classée troisième d’Afrique et première à l’échelle nationale, par sa longueur.
Puis d’autres régions comme indiquées sur le tableau ci après.
Les plus importantes cavités du Maroc.
Dans la région de Taza :
KEHF TIKHOUBAI (-310 m)
(Moyen Atlas, Taza)
x = 624,75 – y = 379,25 – z = 1050 m : Carte, Taza 1/50.000
Il s’agit du deuxième plus profond gouffre du Maroc. C’est un trou absorbant, une perte, dangereux en cas de crue ou d’orage, car se trouvant dans le lit même de l’oued Maakel au Sud-Est de Daït Chiker.
en 1972, L’exploration du Tikhoubaï par une équipe de Aix En Provence, a permis de dévoiler une grande partie de ces secrets : Des passages, galerie et puits, poussant la cavité à une profondeur de moins 310m.
Il est à noter que le Tikhobaî se termine par un siphon, et se distingue également par une série de coulées de calcite pure et plusieurs nids de perles de cavernes d’une forme parfaite et d’une blancheur très rare.
KEHF FRIWATO (-271 m)
(Jbel Messaoud, Moyen Atlas, Taza)
x = 622,35 – y = 390,25 – z = 1450 m : Carte, Taza 1/50.000.
C’est le troisième plus profond gouffre du Maroc et le dixième par sa longueur.
C’est la seule cavité souterraine aménagée et ouverte au public au Maroc, elle permet à de simples visiteurs, non spéléologues, en descendant 733 marches, d’atteindre la profondeur record de moins 271m. La promenade se prolonge à l’horizontale, sur plus de 2km, pour arriver à un premier siphon de 5m qui n’a été franchi que par des spécialistes. Ils sont rares à avoir parcouru des galeries, d’une centaine de mètres, à moitié noyées dans la boue pour atteindre un deuxième siphon de 20m.
KEHF SAÂO (-220 m)
(Jbel Messaoud, Moyen Atlas, Taza)
x = 624,9 – y = 393,3 – z = 1510 m, Carte, Taza 1/50.000
C’est l’un des plus rudes gouffres de la région, une véritable cassure de la montagne au milieu d’un maquis très dense. A l’intérieur, une absence absolue de concrétions et la presque impossibilité de se mettre sur ses pieds sans être attaché à sa corde. Il est avec ses -220m, le cinquième plus profond du pays.
KEHF ANAFID (-214)
(Moyen Atlas, Taza)
x = 625,6 – y = 383,9 – z = 1280 m : Carte, Taza 1/50.000
A quelques heures de marche au Nord de Kehf Tikhobaï, faisant partie du même réseau souterrain, Anafid Ouled Ayache, fut découvert en 1934 par l’équipe de Taza et a été exploré jusqu’au point moins 117m. En 1983 une équipe anglaise poussa la profondeur du gouffre à moins 214m et releva sa topographie. C’est le sixième plus profond du pays.
KEF OURALAGHE ou SAUCISSIFRI (-210 m)
(Moyen – Atlas, Merhraoua)
x = 617,750 – y = 350,250 – z = 2150 m : Carte, Merhraoua 1/50.000
Le septième plus profond gouffre du Maroc a été signalé en 1955 comme un vaste puits naturel d’une trentaine de mètres de profondeur, avec d’excellentes concrétions sur les parois et un bloc de glace au fond de la cavité.
L’appellation IFRI OURALLAGH veut dire, le gouffre sans fond, car on n’entendait jamais arriver la pierre qu’on y jetait, qui au fait, choyait sur un bouchon de neige : névé. En été Cette glace fond sur les bords et permet le passage des spéléologues jusqu’à la cote moins 210m.
KEHF CHIKER (-146 m)
(Moyen Atlas, Taza)
x = 624,7 – y = 391,45 – z = 1342 m : Carte, Taza 1/50.000
Le seul gouffre du pays qui a, à son actif la perte de vies humaines : cinq spéléologues.
A la saison des pluies et pendant la fonte des neiges, l’immense dépression asséchée de Daït Chiker se transforme en grande partie en un vaste plan d’eau calme. Mais, sur sa rive Nord-Est un gigantesque tourbillon avale l’eau du lac. C’est l’entrée principale du gouffre.
Un peu plus loin, vers le Sud-Ouest, dans la dépression, le plan d’eau se transforme en un puissant torrent dans un lit d’argile très encaissé et long de quelques centaines de mètres, puis, par une cassure, l’eau pénètre violemment dans la terre, dans un bruit impressionnant de tonnerre . C’est la deuxième entrée du gouffre.
C’est une grotte réservée, par la force des choses, aux spéléologues les plus chevronnés. Il est onzième avec ses 146m de profondeur, mais quatrième par sa longueur qui fait 3865m.
RIVIERE DE CHAÂRA (7650 m)
(Moyen Atlas, Taza)
x = 606,5 ; y = 373,7 ; z = 1200 m: Carte, Merhaoua 1/50.000.
A 28 km de Bab Bou Iddir, un toboggan caché par une forêt de chênes verts débouche sur une immense galerie annonçant le départ d’une balade souterraine du moyen Atlas, dans le lit même de la rivière Chaâra. Rivière permanente et active le long des quatre saisons.
Le total de son développement, fixé provisoirement à 7650m fait d’elle la deuxième plus longue grotte du Maroc et la quatrième d’Afrique.
Dans la région de BENI MELLAL AZILAL :
AIN MEKHFI (-250)
(Atlas central, Azilal)
x = 417,7 – y = 177,8 – z = 1350 m : Carte, Ouaouizarht 1/50.000
Cette grotte se scinde en deux directions après une progression de 250 mètres : Descendante vers le nord jusqu’à moins 115 mètres. Et remontante vers le nord ouest jusqu’à 136 m. Du point le plus haut au plus bas nous atteignons la cote de moins 251m de dénivelé et 2982m de longueur de galeries. A l’échelle nationale, elle est la quatrième en profondeur et la septième en longueur.
KEHF D’BOUBA (-117 m)
(Moyen Atlas, El Ksiba)
x = 436,9 – y = 213,3 – z = 1450 m : Carte, El Ksiba 1/50.000.
Dans les années quarante, plusieurs expéditions ont été organisées dans ce gouffre et ont permit d’extraire des ossements d’ours, « Ursus arctos », qui constituent, jusqu’à nos jours, la collection la plus complète des ours fossiles d’Afrique.
IFRI N’ATAOUIA (3600 m)
(Haut –Atlas Central, Azilal)
x = 400,40 ; y = 143 ; z = 1710 m : Carte, Zawyat – Ahansal 1/ 100.000
IFRI N’TWAYA est une grotte à culte et l’esprit qui y habite est une femme éponyme, guérisseuse exclusive au féminin selon la légende.
A l’instar de toutes les grottes sacrées, les sacrifices comme les processions ou encore les cérémonies de guérison se déroulent à l’entrée, souvent entre lumière du jour et pénombre de la cavité.
Sixième du Maroc avec ses 3600m de longueur, elle est l’une des plus longues voies souterraines « navigables » connue au pays. La grotte se termine par une galerie submergée jusqu’au plafond, laissant la possibilité d’une plongée.
Dans la région d’Agadir :
WIT-TIMDOUINE (8 500 m)
(Maroc atlantique, Agadir)
x = 122 ; y = 415,3 ; z = 1200 m : Carte, Immouzzer des Ida ou Tanane 1/50.000
Troisième plus longue grotte d’Afrique et première du Maroc, Win-Timdouine : la grotte des lacs est prise en main par des spéléologues marocains d’Agadir en 1986.
Ce groupe a exploré, en plus des galeries principales et annexes, des galeries latérales et confirme que le développement total de la grotte est de plus de dix-sept kilomètres. Mais de l’entrée jusqu’au terminus, le plus loin, la distance est de 8500m.
Dans la région de TINGHIR :
AKHIAM-IMSSAKH-RABBI (1200 m)
(Haut –Atlas, Plateau des Lacs, Tineghir)
x=482,9 ; y =152,6 ; z =2600 m : Carte, Tinghir 1/ 100.000.
Une merveille touristique à tous les niveaux : légende et beauté naturelle. Se trouvant dans un site extraordinaire, forgé par la nature, dans lequel on retrouve d'anciennes croyances universelles donnant libre cours à l’imagination : des hommes et leurs objets transformés en concrétion.
C’est une grotte facile d’accès dont l’aménagement de ses 1200m de progression font d’elle la dix-neuvième du Maroc, ne peut être que bénéfique pour la région.
Cette grotte est un lieu de pèlerinage des riverains.
Dans l’Oriental :
GROTTE DU CHAMEAU (1155 m)
( Plateau de Zegzel, Berkane )
x:778,25 ; y =474,85 ; z =500 m : Carte, Berkane 1/ 50.000
Elle a été aménagée pour le tourisme, en 1948, puis délaissée et détériorée. A la fin des années 80, la grotte fut réaménagée d’une manière plus moderne et plus globale, puisque même les chemins d’accès ont été mis en état. C’est la seule et unique grotte au Maroc aménagée avec éclairage. Mais, depuis la fin des travaux, il y a une vingtaine d’années, la grotte est fermée à toute visite, à cause d’un conflit entre administrations nationales et régionales.
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