Une découverte de taille. L’éléphant est d’origine marocaine. Son ancêtre avait la taille d’un chat et pesait à peine 5 kg. «Eritherium azzouzorum», c’est le nom de l’espèce, a été découvert dans un gisement de phosphate de la région de Ouled Abdoune. Ce petit mammifère vivait il y a environ 60 millions d’années, au tout début de l’ère tertiaire.
A l’origine de cette découverte, des chercheurs franco-marocains, dirigés par Emmanuel Gheerbrant, (Muséum national d’histoire naturelle à Paris) et travaillant en partenariat avec le ministère marocain de l’Energie et des Mines, l’Office chérifien des phosphates (OCP), l’Université Cadi Ayyad (Marrakech, et l’Université Chouaib Doukkali (El Jadida). Les ossements de cette espèce rare (parties de crânes, mâchoires et dents supérieures et inférieures…) ont été déterrés dans la zone nord-est du bassin Ouled Abdoune.
Les ossements de l’Eritherium azzouzorum (parties de crânes, mâchoires et dents supérieures et inférieures…) ont été découverts dans la zone nord-est du bassin Ouled Abdoune |
Ces sédiments de phosphate se sont révélés riches en fossiles d’ancêtres de mammifères africains. Cette nouvelle découverte, qui fait remonter les origines de l’éléphant à plus de 60 millions d’années, détrône celle faite en 1996 par la même équipe, dans des couches sédimentaires plus élevées, de l’espèce baptisée «Phosphaterium escuilliei» (55 millions d’années), qui était jusqu’alors le plus vieil ancêtre de l’éléphant. Ce qui conforte ainsi l’origine africaine des éléphants. Les chercheurs affirment qu’«Eritherium azzouzorum» était un petit mammifère qui ne pesait que 4 à 5 kg. Il avait en outre une allure très primitive, semblable à un rongeur avec une trompe.
L’identification d’Eritherium indique une diversification très rapide des ongulés africains, après la crise crétacé-tertiaire, il y a 65 millions d’années où de nombreuses espèces vivantes, comme les dinosaures, furent rayées de la surface de la Terre. Jusqu’ici, seuls cinq ordres antérieurs à l’ère éocène (53 millions d’années) avaient été recensés: les primates, les carnivores, les insectivores, les rongeurs et les xénarthres (paresseux). Enfin, la découverte d’Eritherium permet de mieux comprendre l’évolution rapide des proboscidiens après le passage à l’éocène, telle que l’augmentation de la taille des éléphants: un caractère qui leur a permis de survivre jusqu’à nos jours.
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