limiter le réchauffement climatique en réutilisant le dioxyde de carbone CO2, est-ce possible ?


Donner une valeur économique au CO2 permettrait, entre autre chose, de créer des emplois.


Alors que les émissions mondiales de CO2 explosent, de plus en plus d’entreprises s’intéressent à la valorisation du carbone qui permettrait de le réutiliser pour toutes sortes de choses. Toutefois, y parvenir concrètement reste ardu.


En 2011, les émissions de dioxyde de carbone ont atteint le niveau record de 31,6 milliards de tonnes (gigatonnes) et, à ce rythme-là, elles auront doublé en 2050. La meilleure solution pour éviter la hausse des températures à 2°C, ce qui compromettrait de façon dramatique la biosphère, reste de moins consommer. Malheureusement, les choses ne vont pas dans ce sens bien que sobriété et efficacité énergétiques permettraient de réduire de 38 % les rejets de CO2 d’ici 2050.

Du coup, d’autres pistes sont également à l’étude. On envisage par exemple de stocker le CO2 dans des formations géologiques profondes, ce qui pourrait en économiser 19 %. Encore insuffisant pour éviter la surchauffe de la planète mais ingénieux. Autre option envisagée : réutiliser du CO2 dans des procédés industriels. L’avantage de la méthode est de non seulement réutiliser le gaz mais également de lui donner une valeur économique. Cela pourrait par ailleurs réduire les importations d'énergies fossiles et, peut-être même de créer des emplois.
Le CO2 est déjà utilisé par les groupes pétroliers qui l’injectent, à raison de 40 millions de tonnes par an, pour améliorer l’extraction des hydrocarbures. Mais au quotidien, le gaz carbonique se retrouve également dans les boissons gazeuses et il sert également de réfrigérant, de solvant. Enfin, il constitue la base de matériaux plastiques et de divers produits utilisés dans la chimie, la pharmacie, la parfumerie, le textile ou l'agroalimentaire.

Malgré ces multiples applications, seules 0,5 % des émissions annuelles mondiales de CO2 sont ainsi réutilisés. Selon certains experts, certaines méthodes permettraient d’améliorer ce rendement pour qu’entre 5 % et 10 % de ces émissions soit valorisées. Bien que cette utilisation " ne remplacera pas l'efficacité énergétique et le stockage géologique [ … ] À partir du carbone, on peut tout faire", souligne Laurent Forti, de la direction scientifique de l'IFP Energies nouvelles (IFPEN) qui mène des expériences d’électroréduction (afin de recycler une partie du CO2 rejeté dans l’atmosphère).

Depuis 2010, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, la société de conseil Alcimed a identifié "12 voies de valorisation", reprises, en 2011, par l'agence dans une "feuille de route stratégique", rapporte lemonde.fr. Ainsi le dioxyde de carbone pourrait par exemple : stimuler la croissance d’algues desquelles seraient extraits des biocarburants de 3ème génération ; fabriquer des plastiques ; fabriquer du carbonate de calcium, composant principal du calcaire, pour le bâtiment et les travaux publics ; produire des composés chimiques tels que le méthanol, l’urée ou l’acide formique employés dans la composition d'engrais, l'ensilage ou la papeterie ; permettre de stocker de l'énergie en le convertissant en méthane injecté dans les réseaux de distribution de gaz (technique étudiée par Areva).

Toutes ces utilisations très prometteuses restent pourtant difficiles à mettre en pratique. Le captage du gaz carbonique pose problème et, même récupéré, casser les molécules de CO2 est très énergivore. Or, cette opération est indispensable pour isoler le carbone et le recombiner avec d’autres éléments. Comme l’indique Laurent Forti, cette "opération n'a de sens qu'avec une énergie décarbonée, comme le solaire ou l'éolien". En effet, si "on a recours à du fossile [pour réaliser ce cassage de la molécule de CO2] au final, on produit plus de CO2 qu'on en consomme ".

Mais le choses progressent et, dans ce domaine, les Etats-Unis, le Japon et la Chine ont pris plusieurs longueurs d'avance sur l'Europe. En France, plusieurs entrepises travaillent à la valorisation du CO2, à l’image de Air Liquide qui est partie prenante des projets de culture de microalgues. Areva EDF, Rhodia ou Veolia Environnement sont également engagés, avec des équipes du CNRS et du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives dans un programme financé par l'Agence nationale de la recherche.

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Commentaires

  1. Pour plus d'informations sur le réchauffement climatique, regardez le film documentaire suivant online : Englouties par les eaux

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