deux nouvelles exoplanètes découvertes par le télescope spatiale Spitzer


Une vue d'artiste des deux exoplanètes supposées autour de GJ 436. Il se pourrait que UCF-1.01 soit recouverte d'un océan de magma. © R. Hurt, SCC, Nasa, JPL-Caltech


Spitzer n’était pas prévu pour partir à la chasse aux exoterres. C’est pourtant en utilisant ce satellite que des astrophysiciens ont probablement découvert deux exoplanètes, un peu plus petites que la Terre, autour de l’étoile GJ 436. L’une d’entre elles, UCF-1.01, pourrait être recouverte d’un océan de magma. Prudents, les chercheurs attendent des preuves supplémentaires.


Autour de la naine rouge GJ 436, située à 33 années-lumière de la Terre, on connaissait déjà l’existence d’une exoplanète : GJ 436b. Similaire à Neptune par la taille, elle laisse toutefois les planétologues perplexes concernant sa composition chimique. Les caractéristiques de son orbite tendaient aussi à faire penser qu’une seconde exoplanète existait. On avait ainsi détecté en particulier ce qui devait être des changements dans l’inclinaison de son orbite, nécessitant l’existence d’un second corps exerçant des perturbations.

La sonde Deep Impact, dont le nom est associé à la comète Tempel 1, mais que l’on connaît maintenant sous le nom d’Epoxi, avait, elle aussi, fourni des indications en faveur de l’existence d’une autre exoplanète autour de GJ 436. Remarquablement, quelques astrophysiciens, en se fondant sur les données d’Epoxi, en avaient déduit que Spitzer pouvait détecter des transits planétaires pour cette supposée seconde exoplanète.


Spitzer est à court d’hélium liquide depuis longtemps mais il peut toujours être utilisé pour faire des découvertes, notamment parce que les données de ses observations sont archivées. Des astrophysiciens sont donc partis à la chasse à cette exoplanète avec Spitzer. Ils ne sont visiblement pas revenus bredouilles, comme le prouve l’article qu’ils viennent de publier sur arxiv.

Des transits planétaires probables mais des masses problématiques


Il semble bel et bien que des modulations de la courbe de luminosité dans l’infrarouge de GJ 436 correspondent à la présence non pas d’une mais de deux nouvelles exoplanètes effectuant des transits. La première, et celle dont la signature est la plus convaincante, a été baptisée UCF-1.01. Son rayon serait d’environ deux tiers de celui de la Terre et sa masse 0,28 fois celle de notre planète, mais il s'agit d'estimations sujettes à caution comme ne le cachent pas les chercheurs.


Mais ce qui doit rendre cette planète spectaculaire c’est qu’elle boucle son orbite autour de sa naine rouge en moins de 1,4 jour. Sa température de surface a été estimée à près de 600 °C et elle pourrait même être supérieure. Il n’est donc pas impossible, selon l’un des chercheurs, qu’elle soit recouverte d’un océan de magma. Combien auraient donné un Haroun Tazieff ou des Maurice et Katia Krafft pour avoir l’opportunité de contempler un tel océan de magma ? En tout état de cause, une atmosphère, et encore moins la vie, ne peuvent exister à la surface de UCF-1.01.

Pour ce qui est de UCF-1.02, son rayon et sa masse seraient similaires à ceux de UCF-1.01. Mais dans les deux cas, il s’agit d’estimations indirectes et les chercheurs savent qu’ils ne sont encore sûrs de rien. De plus, la signature de UCF-1.02, sous forme de transits, est moins convaincante que celle de UCF-1.01. C’est pourquoi ils parlent de découverte de candidats au titre d’exoplanète et non de la découverte de GJ 436c et GJ 436d.

Quand on sait que sur les 1.800 étoiles identifiées par Kepler dans d'autres régions du ciel, qui sont supposées avoir des systèmes planétaires, seulement trois contiennent indubitablement au moins une planète de taille inférieure à la Terre, on comprend encore mieux la prudence des chercheurs.

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