un "Atacamatican chilensis" dinosaure datant de la période du Crétacé |
Astéroïdes ou éruptions volcaniques ? Une nouvelle étude mise en ligne mardi dans Nature Communications suggère que l'extinction des dinosaures à la fin du Crétacé, il y a 65 millions d'années, pourrait être un phénomène plus complexe que la conséquence brutale d'un cataclysme naturel.
"Des éruptions volcaniques soudaines ou un impact d'astéroïde ont-ils terrassé les dinosaures en pleine apogée ? Nous avons découvert que c'est probablement beaucoup plus complexe que cela et qu'il ne s'agit peut-être pas de la catastrophe soudaine qui est souvent dépeinte", a déclaré Steve Brusatte (Musée américain d'histoire naturelle), un des auteurs de l'étude.
Selon cette étude, la première à étudier l'extinction des dinosaures en comparant les squelettes de différentes espèces, les grands dinosaures herbivores étaient déjà sur le déclin au cours des 12 derniers millions d'années du Crétacé, mais pas les dinosaures carnivores, ni les herbivores de taille moyenne.
"Les gens considèrent souvent les dinosaures comme une espèce monolithique", a expliqué Richard Butler (Université Ludwig Maximilian de Munich), un autre chercheur de l'équipe. "Mais les dinosaures étaient très divers. Il y avait des centaines d'espèces vivant à la fin du Crétacé, qui différaient énormément par la taille, la forme ou le régime alimentaire", a-t-il dit.
Les chercheurs ont montré que les Hadrosaures et les Cératopsidés, deux familles de dinosaures de grande taille, herbivores, ont peut-être connu un déclin de la biodiversité dans les 12 millions d'années avant l'extinction massive du Crétacé-Tertiaire ou extinction "K-T".
Pendant ces 12 millions d'années, ces herbivores "sont devenus plus semblables les uns aux autres", a expliqué à l'AFP Steve Brusatte. "Généralement de tels changements dans l'anatomie signifient qu'un groupe est en difficulté", a-t-il poursuivi.
En revanche, les petits herbivores (Ankylosaures et Pachycéphalosaures), les dinosaures carnivores (Tyrannosaures et Coelurosaures), et les herbivores aux dents spatulées, sans capacités de mastication (Sauropodes) sont demeurés relativement stables, ou ont même augmenté légèrement dans la biodiversité.
Les chercheurs ont par ailleurs trouvé des disparités géographiques compliquant encore les choses : en déclin en Amérique du Nord, les Hadrosaures semblent avoir été en augmentation en Asie à la fin du Crétacé.
Ces résultats "permettent de brosser un tableau plus nuancé des 12 derniers millions d'années de l'histoire des dinosaures", a déclaré Steve Brusatte.
"Contrairement à ce que l'on croit souvent, le Crétacé supérieur n'était pas un monde perdu, statique, auquel un impact d'astéroïde a mis fin violemment", a-t-il estimé.
"Certains dinosaures connaissaient déjà des changements dramatiques à ce moment là, et les grands herbivores semblent avoir été engagés dans un déclin à long terme, du moins en Amérique du Nord", a-t-il ajouté.
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