le SOLAR IMPULSE ou l'avion solaire décolle demain pour le Maroc pour son premier vol intercontinental
L’avion, les pilotes et l’équipe au sol n’attendaient que la fenêtre météo pour s’envoler vers Rabat, au Maroc, avec une étape en Espagne, soit 2.500 km, le plus long vol de l’avion solaire. Cela pourrait être pour demain, annonce Solar Impulse.
Depuis le début du mois de mai, comme elle l’avait confié à Futura-Sciences, l’équipe de Bertrand Piccard est prête pour le plus long vol de l’avion solaire HB-SIA, qui le conduira d’abord à Madrid puis, après une escale et un changement de pilote, à Rabat, au Maroc. L’appareil de Solar Impulse pourra ensuite poursuivre jusqu’à Ouarzazate, but ultime du voyage pour soutenir le lancement du projet de la Masen (Moroccan Agency for Solar Energy) d’une centrale thermosolaire géante. En 2020, cinq parcs devraient produire 20 mégawatts d’électricité.
Si la météo est toujours bonne, André Borschberg s’installera aux commandes du HB-SIA, à Payerne, pour un décollage à 6 h 45 (heure française). Les batteries devraient être chargées. Comme nous l’expliquait ce pilote, le principe est de faire décoller l’avion solaire avec la charge des batteries telle qu’elle était à l’issue du vol précédent. En vol, comme l’ont démontré les essais de 2011, qui ont notamment amené le HB-SIA à Bruxelles et à Paris-Le Bourget, l’avion solaire, avec ses 11.628 cellules photovoltaïques, récupère davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Comme André Borschberg le résumait pour Futura-Sciences : « on peut aller voler pour faire le plein ». L’appareil ne consomme donc effectivement aucune autre énergie que celle des photons du soleil.
Une étape à Madrid pour l'avion solaire
À sa tranquille vitesse de croisière de quelques dizaines de kilomètres à l’heure, l’avion franchira le Jura « vers Pontarlier », annonce l’équipe, à une altitude de 3.600 mètres, puis le Massif central, avec un survol de Toulouse, et enfin les Pyrénées, qu’il franchira vers 8.500 mètres d’altitude. L’équipe confiait récemment à Futura-Sciences que le point de passage de ces hautes montagnes serait déterminé au dernier moment, en fonction des conditions météorologiques. L’avion devrait atterrir à l’aéroport de Madrid-Barajas vers 2 h 00 du matin (toujours en heure française), soit un vol de plus de 19 heures. L’aviation solaire est économe mais pas rapide… Quelle que soit la vitesse de croisière, d’ailleurs, l’avion ne pourrait pas atterrir sur un aéroport international en pleine journée, à cause de la difficulté d’insérer dans le trafic d’avions de ligne un aéronef évoluant à 70 km/h mais aussi parce que le frêle appareil supporte très mal les turbulences. L’engin, qui ne pèse que 1,6 tonne, déploie en effet une envergure de 63,40 m, soit un peu plus que celle d’un Airbus A340.
André Borschberg pourra alors se reposer mais il ne devrait pas être épuisé. Ce ne sera pas là, en effet, son plus long séjour dans le poste de pilotage. Entre le 7 et le 8 juillet 2010, il réussissait un vol de 26 h 15 mn, qu’il avait donc mené en partie de nuit. Puis il a effectué début février un vol simulé de 72 h sans descendre du cockpit.
L’étape suivante, jusqu’à Rabat, sera cette fois effectuée par Bertrand Piccard qui n’a jusqu’à présent pas réalisé de vols internationaux. Au total, l’avion solaire aura alors parcouru au moins 2.500 km, soit le plus long vol réalisé jusqu’à présent. Un bon test pour le tour du monde prévu pour 2014 dans le second prototype, le HB-SIB, actuellement en cours de construction.
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