Le robot martien Curiosity fait sa première analyse et son premier relevé de la température


Le tout premier scan de la composition d'une roche martienne vient d'être effectué par Curiosity ce dimanche. Cet exploit intervient seulement quelques jours après que l'engin ait révélé la température qu'il fait sur Mars à l'endroit où il se trouve.


Le rover Curiosity a effectué sa première analyse rocheuse et son premier relevé de température sur Mars. Le scan d'une roche a permis de tester la qualité des instruments scientifiques embarqués sur le robot, tandis que la température martienne s'est révélée légèrement supérieure à 0°C. Curiosity a également pu nous transmettre de nouvelles images présentant la structure des couches rocheuses de la planète rouge.



Ce dimanche 19 août, le rover a utilisé son laser franco-américain ChemCam pour analyser la composition chimique d'une roche de la taille d'une balle de tennis. Cette roche a uniquement été choisie pour entraîner Chemcam à examiner la géologie de la planète rouge et à déterminer d'ici un an si la vie a pu exister sur Mars. Le laser aura pour mission de sélectionner les objets les plus intéressants à étudier. Ce premier scan a déjà pu prouver que l'instrument est fonctionnel et efficace. D'après Sylvestre Maurice, un des responsables de ChemCam de l'Observatoire Midi-Pyrénées de Toulouse : "Le plus surprenant, c'est que les résultats en terme de rapport signal bruit son meilleurs que lors des tests dur Terre".

La roche analysée a été baptisée "Coronation" (anciennement N165) et mesure 7 centimètres de large. ChemCam a envoyé 30 impulsions de lumière infrarouge pendant 10 secondes afin de scanner la pierre. Chaque impulsion a délivré plus d'un million de watts de puissance en approximativement cinq milliardièmes de seconde. L'étincelle résultante est observée à l'aide d'un télescope. Les couleurs obtenues vont alors révéler aux scientifiques les éléments atomiques présents dans la roche. Le co-responsable de ChemCam, Roger Wiens du Los Alamos National Laboratory (Nouveau Mexique), raconte : "Nous avons eu un beau spectre de Coronation, beaucoup de signaux. Notre équipe est à la fois ravie et très travailleuse, examinant les résultats. Après 8 ans passé à élaborer l'instrument, le moment est venu d'en être récompensé".

Une température supérieure à 0°C 


Curiosity a inauguré un autre type de données, en réalisant son premier relevé de température ce jeudi. John Grotzinger du California Institute of Technology de Pasadena, qui participe à la mission Curiosity, a expliqué vendredi : "Je peux vous dire que la température maximum hier, à la surface de Mars près du robot, était supérieure à 0°C". La mesure exacte serait de 276 Kelvin, soit 2,85°C. Grotzinger a estimé qu'il s'agissait "d'un moment très important pour la science, car la dernière station météo de longue durée sur Mars remonte exactement à 30 ans", lorsque la communication entre Viking 1 et la Terre s'est interrompue.

Par ailleurs, quatre nouvelles photos de la planète rouge ont été dévoilées. L'une d'elles présente les différentes couches rocheuses des collines ocres situées au pied du mont Sharp, que gravira Curiosity lors de sa mission de 2 ans. Pour l'instant, Curiosity est stationné dans le cratère de Gale, que Grotzinger a pu décrire grâce aux photos prises par le robot : "Le bord du cratère ressemblait un peu au désert de Mojave [en Californie] et maintenant, ce que vous voyez ressemble à la région de Four Corners [l'intersection des États du Colorado, de l'Arizona, de l'Utah et du Nouveau-Mexique] ou de Sedona dans l'Arizona, où vous avez ces buttes et ces plateauxé. Il devrait y avoir des minéraux hydratés dans toutes ces couches".

Selon les scientifiques, la région du cratère de Gale aurait autrefois abrité de l'eau et les formations géologiques anciennes du mont Sharp pourraient avoir gardé la trace d'une vie antérieure. Grotzinger a précisé que Curiosity devrait tester ses roues la semaine prochaine et donc effectué ses premiers déplacements. La première destination du rover sera la zone nommée Glenelg, à "la jonction de trois sites géologiques intéressants", que l'engin devrait atteindre en "deux à trois semaines". Mais cette région se situe dans la direction opposée au mont Sharp, qui est le "véritable objectif" de la mission et devrait être analysé "vers la fin de l'année". Avant cela, des photos plus détaillées du mont seront normalement disponibles "dans une ou deux semaines", selon Grotzinger.

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